Dans un contexte de crise humanitaire croissante et d’insécurité persistante, le gouvernement congolais semble enfin prêt à engager un dialogue constructif avec le groupe terroriste du M23. Kinshasa est désormais favorable pour des négociations directes avec le groupe terroriste du M23, qui a récemment ravivé les craintes pour la stabilité régionale. Cette décision marque un tournant dans la diplomatie congolaise, qui a longtemps rejeté l’option d’une négociation directe et particulière avec le M23.
Le conflit dans cette région a connu une intensification alarmante ces derniers mois, le M23 ayant pris le contrôle de plusieurs villes stratégiques, parmi lesquelles Goma et Bukavu. Les évidences incriminant le soutien militaire du Rwanda au M23 ont conduit à une réaction internationale significative, culminant avec l’adoption de la résolution 2773 par le Conseil de sécurité de l’ONU. Cette résolution exige non seulement le retrait des troupes rwandaises, mais aussi un cessez-le-feu immédiat.
Le changement de position du Gouvernement congolais, qui jusqu’alors favorisait les processus de paix régionaux, témoigne d’une pression internationale croissante et d’une situation humanitaire critique. Tina Salama, la porte-parole du Président Tshisekedi, a confirmé que Kinshasa prend acte de la nécessité d’une médiation angolaise pour une discussion avec le M23, tout en réaffirmant son engagement envers la résolution 2773.
Les discussions prévues sous l’égide des partenaires internationaux pourraient offrir une occasion unique de désamorcer les tensions et d’établir les bases d’une paix durable. Toutefois, la question demeure : Kinshasa saura-t-elle tirer parti de cette opportunité pour instaurer un climat de confiance et répondre aux besoins des populations touchées par le conflit ?
Gloria MBALA